Comme la plupart des personnes qui utilisent internet, peu savent à quel point le web est une source d’émission de CO2 et de dépense d’énergie non négligeable.
Puisqu’internet est immatériel, on a tendance à s’imaginer que le fonctionnement son fonctionnement est « magique » et sans conséquence. Détrompez-vous !
Internet nécessite une forte consommation d’électricité non-stop pour fonctionner (alimentation des centres de donnés, les serveurs, l’utilisation des appareils informatiques/électroniques, les réseaux de télécommunications…).
Pourquoi se diriger vers l'écoconception de site web ?
Pour vous donner une idée, le web à l’échelle mondiale, utilise plus d’électricité que la totalité du Royaume-Uni. Selon les chiffres, les taux d’émissions de carbone généré par internet représentent 2% des émissions de carbone du monde entier. C’est autant que l’industrie aéronautique qui est largement montrée du doigt pour son impact environnemental plus que médiocre.
Le problème, c’est aussi qu’internet ne cesse d’évoluer et d’augmenter de jour en jour.
Et si rien ne change, d’ici 10 ans, on sera à 3,5% d’émission de carbone. C’est énorme !
Et on connaît tous les conséquences d’un tel chiffre. On les vit déjà aujourd’hui avec tous ces dégâts climatiques, ces canicules, ces fontes de glacier…
C’est pourquoi il est important de prendre conscience de la situation et s’orienter vers de nouvelles pratiques vis-à-vis du web.
En tant qu’agence de communication digitale, il est important pour nous de trouver des solutions pour limiter l’empreinte carbone d’internet.
Comment diminuer l’empreinte carbone des sites internet ?
Choisir de s’orienter vers la création de site éco-conçu c’est partir vers un avenir plus vert, plus innovant, plus responsable et plus challengeant. Il faut trouver le moyen d’offrir aux utilisateurs l’expérience la plus agréable possible, tout en optimisant et en diminuant l’impact écologique. Le tout, en offrant des performances similaires aux autres sites internet.
D’après l’ACEEE (American Council for an Energy-Efficient Economy), l’énergie utilisée par un site Web se décompose majoritairement avec 48% utilisés dans le centre de données, 14% utilisés dans le réseau de télécommunications et 38% utilisés sur l’appareil des utilisateurs finaux.
A notre échelle, nous pouvons difficilement réduire la consommation générée par les réseaux de télécommunication. Aussi, en tant que propriétaire de site internet, on ne peut pas maîtriser le comportement des utilisateurs. Par contre, là où nous pouvons jouer un rôle important c’est dans la réduction de l’énergie utilisée le transfert des données. Mais comment faire ?
Il faut savoir qu’il existe 3 fondements qui posent les bases de la recherche vers une démarche informatique plus écologique.
- Les échanges de données sur le web consomment de l’électricité. En réduisant donc le transfert de données cela abaissera la consommation d’énergie et les émissions polluantes.
- Il semble que les énergies renouvelables sont un réel moyen de produire un minimum d’émissions par rapport aux autres sources d’énergie. Se tourner vers les énergies renouvelables s’avère donc être la voie à suivre dans l’avenir.
- On ne peut pas, ou difficilement changer et améliorer les choses si on n’arrive pas à mesurer l’impacte réel de celles-ci. Depuis peu, il existe quelques sites gratuits qui font une estimation des émissions de CO2 d’un site web par page vue. On peut parler notamment de WebsiteCarbon.com et Green IT. En utilisant ces outils, on peut donc comparer son site internet avec d’autres, et se fixer des objectifs d’amélioration quant à la réduction des émissions ce carbone.
En prenant en compte ces 3 principes fondamentaux, nous pouvons alors entamer une recherche et une réflexion pour envisager l’évolution du web vers une activité moins polluante.
Quelques idées et pistes de comportement à adopter sur internet émergent alors pour concevoir des sites plus écologiques :
Réduire le poids des pages
(En plus d’être bénéfique écologiquement parlant, cela va améliorer votre référencement et la rapidité de chargement de vos pages.)
Pour réduire le poids de vos pages, quelques actions simples sont à envisager :
– Utiliser des illustrations vectorielles plutôt que des images
– Réduire le poids de vos images. (Vous pouvez utiliser le site https://tinypng.com/)
– Réduire le poids de vos vidéos. (https://www.videosmaller.com/fr/)
– Réduire le poids de vos pdfs (https://www.ilovepdf.com/fr/compresser_pdf)
PS : La réduction du poids des images, vidéos et pdfs, est aussi à prendre en compte dans vos mails. Cela consommera aussi moins d’énergie.
– Utiliser un langage web le plus économe possible. Il faut avoir un code HTML et CSS propre, épurée et efficace. Si possible, on minimise le code source de son site internet. On évite d’avoir constamment recours aux « classes » et « divs » en HTML et CSS.
– Télécharger des images à la bonne échelle plutôt que d’utiliser les CSS pour les redimensionner. Si on travaille sur WordPress, ce n’est pas aussi important car il supporte les images responsives.
– Héberger vos vidéos sur des plateformes externes à votre site. (Et si possible sur des serveurs / sites verts)
– Désactiver la fonction de lecture automatique des vidéos.
– Utiliser les polices en ligne de Google font, et limitez-vous à 2 polices maximum.
– Minimiser les scripts de publicité et de suivi qui sont de grands consommateurs de données.
– Optimiser une solution de mise en cache (procédé de stockage des ressources d’une demande et de leur réutilisation.). Cela va baisser la quantité de données de la bande passante du serveur. Sur WordPress, on peut utiliser des extensions qui garantissent un chargement rapide des pages mais avec un travail minimum effectué par les serveurs. (Ex d’extensions : Bytecode cache / Object cache /Page cache /CDN cache
– Réduire le nombre de pages à charger. C’est-à-dire, éviter que l’utilisateur visite des pages qui ne lui sont pas utiles et donc charger une mauvaise page. On peut alors soit réduire le nombre de page du site, soit organiser de façon claire et intuitive les informations de son site internet. C’est ce qu’on appelle la rationalisation du parcours utilisateur. L’internaute doit trouver rapidement et correctement l’information qu’il souhaite. On peut évaluer cela avec les statiques analytiques de son site internet en regardant la notion de taux de rebond. Plus celui-ci est faible, et plus votre site semble efface puisque les utilisateurs ne cherchent pas partout (et donc ne charge pas toutes les pages).
– Utiliser des solutions mobiles telles que AMP pour dépouiller instantanément la version téléphone d’une page internet.
– Supprimer le superflu. Privilégier le contenu qui semble le plus important. Déterminez vos critères (rapidité, simplicité, ergonomie, accessibilité, etc, par exemple). Grâce à eux vous ferez les choix les plus judicieux vis-à-vis de vos objectifs et surtout en adéquation avec l’écologie). Pour chacune de vos pages web, demandez-vous pour chaque élément s’il mérite d’être présent.
– Avoir un site responsive
– Sur les CMS, utiliser le moins possible d’extensions. Celles-ci alourdissent le code des pages internet et donc émettent plus de CO2.
– Avoir un design minimaliste. Attention cela ne signifie pas sans âme, vide ou simpliste. Il s’agit avant tout d’une question d’orientation graphique qui à pour objectif de mettre l’accent sur l’essentiel (« Less is more » comme disait le célèbre architecte Allemand Ludwig Mies van der Rohe). On évite les effets spéciaux, les multiples images, les animations inutiles.
On privilégie le texte, les illustrations et l’épuration.
Se tourner vers un hébergeur plus écologique :
– La majorité des sites web sont gérés par des hébergeurs qui utilisent l’électricité standard pour s’alimenter. Cela dit, de plus en plus de centres d’hébergement achètent de l’énergie renouvelable pour leur centre de données. Si on souhaite trouver lesquels, La Green Web Fondation https://www.thegreenwebfoundation.org/ recense plusieurs fournisseurs d’hébergement qui disent utiliser une énergie plus propre. On trouve notamment Infomaniak / Planethoster / Ikoula / Hostpapa / Ionos (1&1).
Comparé à l’opération précédente qui consistait à réduire le transfert des donnés, ici, changer d’hébergeur pour en choisir un plus vert, ne demander aucun changement du site web. Tout reste tel quel et le « déménagement » d’un hébergeur à un autre, se fait très facilement et rapidement.
– Choisir un hébergeur local si cela est possible.
S’inspirer de sites web bas carbone :
Ce n’est pas évident de savoir ce qu’il est possible de faire ou non lorsqu’on souhaite concevoir un site plus écologique. Pour s’en rendre compte, l’agence Lowww (https://www.lowww.directory/) a créé un répertoire de sites internet bas carbone.
Se poser les bonnes questions :
- Avons-nous besoin de mettre 5 images pour présenter un produit/un lieu/une activité…?
- Est-ce nécessaire d’avoir les vidéos qui se déclenchent automatiquement ?
- Est-ce réellement utile d’installer plusieurs traqueurs sur mon site
- Cette page est-elle vraiment indispensable ? Puis-je regrouper plusieurs informations sur une même page ?
- Peut-on se passer de photo ? Peut-on les remplacer par des illustrations vectorielles ?
- Avez-vous besoin d’un carrousel sur votre page d’accueil ?
- Les vidéos sont-elles indispensables ?
- Privilégier l’esthétique ou le contenu ?
- Les visiteurs vont-ils sur un site qui est beau ou un site qui leur donne l’information qu’ils cherchent ?
Voilà, nous avons pu voir quelles sont les pistes à suivre pour engager une démarche plus responsable et plus écologique sur le web. Maintenant il n’y a plus qu’à… 😉